Suite à la parution de la version fancophone de l'Atlas de l'Océan, une rencontre a été tenue autour de la protection du milieu marin en Tunisie en présence d'institutions et d'organisations spécialisées dans le domaine.
Avec nos environ 1300 km de littoral, hébergeant 64% de la population totale du pays, il est cohérent de consacrer un moment de réflexion et de débat sur la situation de le Mer Méditerranée en général et celle du littoral tunisien en particulier.
En effet, en tant que pays méditerranéen, nous ne sommes pas épargnés par la pollution sous ses diverses formes, menaçant nos ressources marines. Sans oublier que la majorité des activités économiques, touristiques et sociales du pays sont situées dans la zone côtière. Dans plusieurs cas, ces activités provoquent une pression supplémentaire avec des contraintes environnementales, ce qui cause la dégradation de l’écosystème marin.
Pour remédier à cela, il est primordial de bien comprendre les types de pollution et de connaitre l’origine des problèmes pesant sur le milieu marin afin de prendre les solutions adéquates.
C’est dans cette optique qu’a été réalisé notre événement de présentation de la version francophone de l’Atlas de l’Océan, le jeudi 30 août 2018. La rencontre-débat a démarré avec une contribution de Pr. Ali Harzallah de l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM) sur le réchauffement des eaux du littoral tunisien et les changements bio-géophysiques dans les écosystèmes marins tunisiens. De plus, Pr. Harzallah a expliqué de quelle manière ces changements vont avoir des répercussions sur la biodiversité marine. D’ailleurs, nous commençons déjà à observer quelques variations, telle que l’apparition de nouvelles espèces non-indigènes dans nos eaux et d’autres phénomènes évoqués dans l’Atlas.
La biodiversité était aussi le sujet choisi par notre deuxième invité, M. Atef Ouerghi, Chargé du programme de Conservation des Ecosystèmes au Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (CAR/ASP). M. Ouerghi a en outre souligné les efforts déployés par le CAR/ASP dans la mise en œuvre du Protocole Relatif aux Aires Spécialement Protégées et à la diversité Biologique en Méditerranée, notamment par la Tunisie, partie contractante à la Convention de Barcelone. Nous avons aussi fait appel dans notre événement à une association œuvrant dans la protection du littoral tunisien et des ressources marines. Il s’agit de l’association Notre Grand Bleu représentée par son président, M. Ahmed Souki qui est revenu sur les activités réalisées par son association depuis sa création et les liens qu’ils ont tissés avec les différents organismes spécialisés dans la protection du milieu marin en Tunisie.
Les interventions des panélistes ont suscité de nombreuses questions de la part du public écœuré face à la pollution qui détruit le littoral tunisien. S’ajoutant à cela, la pêche illicite, l’apparition de nouvelles espèces, la nécessité de se doter des dernières technologies pour faire face et gérer les crises. Les participants se sont aussi accordés à travers leurs interventions et commentaires sur le manque inexplicable de vision stratégique sur le long terme de l’Etat qui soit clair et permettant de mieux conserver et gérer nos ressources marines.
Ainsi, et comme attendu, l’Atlas a permis la réouverture du débat sur la relation que nous entretenons avec le milieu marin, une relation plutôt paradoxale et injuste.
La prochaine station de l’Atlas de l’Océan sera le Forum de la Mer qui se tiendra du 20 au 22 octobre 2018 à Bizerte. Suivi d’autres sessions avec des étudiants issus de mastères en biologie aquatique et en ressources halieutiques à Tunis, Bizerte et peut-être d’autres régions littorales en Tunisie.